samedi 6 août 2016

La pollution de l’air : un poison pour nos artères



NEWS La pollution atmosphérique exerce un effet direct sur le risque de mortalité, en particulier d’origine cardiovasculaire : les particules fines agressent les artères.

Le processus qui sous-tend le lien entre le risque cardiovasculaire et la pollution de l’air est encore mal compris et de nombreux travaux ont déjà tenté de l’expliquer, indique le Dr Roseline Péluchon (Journal international de médecine). Une équipe américaine (université de Washington – Seattle) a réalisé une étude de grande envergure dans le but d’explorer la relation entre le degré d’exposition à la pollution et la progression des calcifications coronaires. Ce processus est appelé artériosclérose, et se traduit par une perte d’élasticité et une obstruction progressive des artères, ce qui compromet la circulation du sang.

A quand des actions vraiment décisives ?


Pendant une dizaine d’années, les chercheurs ont suivi quelque 7.000 personnes âgées de 45 à 84 ans, résidant dans des grandes villes américaines. Les calcifications des artères coronaires ont été mesurées périodiquement et les résultats ont été croisés avec les données sur la pollution atmosphérique. Le constat est clair : plus la concentration en particules fines (PM2,5) et en oxydes d’azote (monoxyde, dioxyde…) s’élève, plus c’est le cas aussi du score de calcifications coronaires, et dès lors du risque de souffrir d’une maladie ou d’un accident cardiovasculaire.

A titre d’exemple, un changement de résidence entre une ville où l’exposition annuelle moyenne aux particules fines est de 11 µg/m3 et une ville où la concentration est deux fois plus élevée (22 µg/m3) a pour conséquence une accélération de 38% de la progression annuelle de l’artériosclérose. Le Dr Péluchon rappelle que « les normes européennes tolèrent un seuil maximal de pollution par les particules fines de 25 µg/m3, le double de celui qui est admis aux Etats-Unis (11 µg/m3), et 2,5 fois supérieur à celui préconisé par l’Air Quality Guideline de l’Organisation mondiale de la santé (10 µg/m3) ».

Dans un éditorial accompagnant cette étude, les auteurs s’interrogent sur « l’inertie des décideurs européens qui semblent traîner des pieds pour mettre en place des actions décisives contre cette menace pour la santé que constitue la pollution atmosphérique : de combien de preuves ont-ils encore besoin avant d’élaborer une solution sérieuse ? ».
Source: The Lancet (www.thelancet.com
publié le : 06/08/2016 , mis à jour le 05/08/2016 

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