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Les humains ont un cerveau anormalement gros par rapport à
leur taille. Comment expliquer cette évolution ? Plusieurs pistes se
croisent, mais celle du réseau social semble tenir une place
essentielle.
La question des dimensions du cerveau humain suscite
des débats animés au sein de la communauté scientifique. Certains
privilégient l’hypothèse dite du « cerveau social », qui stipule que
l’augmentation de la taille du cerveau au cours de l’évolution des
primates est liée à la complexité des relations sociales associées à l’importance de groupe. D’autres soutiennent l’hypothèse dite « écologique », selon laquelle c’est le régime alimentaire
et les stratégies cognitives associées à la recherche de nourriture qui
influencent la taille du cerveau. Ces deux approches partent du
principe que l’augmentation de la taille du cerveau, très coûteuse en
énergie, est une réponse à la sélection naturelle de nouvelles
compétences cognitives.
La complexité de la vie sociale
Une équipe française (université Aix-Marseille) a testé l’hypothèse du cerveau social en réalisant une étude sur le babouin olive (Papio anubis). Les chercheurs se sont appuyés sur des images cérébrales collectées par résonance magnétique (IRM) sur une centaine d’individus. Leurs parcours durant les huit années précédentes était connu, et en particulier les groupes dans lesquels ils avaient évolué (entre 2 et 63 singes). Etant donné qu’ils étaient hébergés dans le même centre de primatologie, leur régime alimentaire était identique.
Le résultat montre que les babouins vivant dans des grands groupes sociaux présentent un cerveau plus gros que ceux évoluant dans des petits groupes, et ceci quelle que soit la taille de l’enclos. Cet effet provient essentiellement d’une augmentation du volume de matière blanche (connexions entre les neurones), dans une moindre mesure de matière grise (nombre et taille des neurones), et pas du liquide céphalo-rachidien (variable contrôle).
Les auteurs commentent : « Ces observations suggèrent une influence directe de la taille du groupe social sur la plasticité cérébrale au sein d’une même espèce de primates. Cette découverte renforce l’hypothèse du cerveau social selon laquelle l’évolution de la taille du cerveau des primates est liée à celle de la complexité de la vie sociale. Alors que d’autres facteurs comme le régime alimentaire peuvent certainement jouer aussi un rôle dans l’évolution du cerveau, la vie sociale en est un facteur essentiel ».
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