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news Le cri est un mécanisme partagé par de très nombreuses espèces animales, incluant évidemment l’être humain. Mais contrairement à bien d’autres animaux, nos cris n’ont pas qu’un caractère négatif. Et curieusement, nous sommes plus réactifs en entendant des cris « positifs ».
Chez la plupart des animaux qui les émettent, les cris sont motivés par des émotions négatives, en particulier la peur, et cette réaction réflexe est surtout destinée à prévenir les congénères de l’existence d’une menace. Il s’agit d’un signal d’alarme. A son écoute, l’interprétation est instantanée, instinctive et pertinente. L’être humain peut aussi crier en situation de peur, mais contrairement à bien d’autres animaux, sa palette de cris véhicule une plus large diversité d’émotions.
Une équipe suisse (université de Zurich) explique qu’il existe au moins six types « psychoacoustiques » de cris, relevant ou pas du signal d’alarme, et qui dépassent largement la réaction face au danger ou à l’agression : la peur, la douleur, la colère, la joie, la tristesse et le plaisir. Les chercheurs ont conduit une expérience destinée à en évaluer notre perception.
Des adultes ont été invités à émettre des cris de différents types, dont la nature a été interprétée « à l’aveugle » par d’autres personnes (les uns et les autres ne se voyaient pas). L’activité cérébrale des « récepteurs » a été examinée en temps réel par imagerie médicale (IRMf). Les observations sont assez surprenantes.
On constate ainsi qu’à quelques exceptions près, les cris négatifs (peur, par exemple) sont moins bien identifiés (temps de réaction plus lent et sensibilité plus faible) que les cris positifs (plaisir…). Il s’avère également que les cris d’alarme sont traités par un réseau neuronal minimal, alors qu’on pouvait penser qu’au contraire, ces signaux vitaux renvoyaient vers une réaction cérébrale plus complexe. Les cris positifs, eux, sollicitent un réseau cérébral plus large (signaux et connectivité).
Les auteurs en déduisent que les cris non alarmistes, et les cris positifs en particulier, semblent avoir une plus grande efficacité que les cris d’alarme, et qu’ils sont plus rapidement identifiés. Pourquoi ? C’est l’une des grandes questions. La réponse est nécessairement liée à l’évolution de l’espèce humaine et de son environnement (notamment social), où le cri comme mécanisme essentiel de survie n’est plus prépondérant. Les cris positifs ont progressivement gagné du terrain sur le plan cognitif pour finir par supplanter les cris d’alarme.
news Le paracétamol est le médicament en vente libre le plus consommé en Belgique et en France. Aux doses recommandées, les risques d’effets indésirables sont faibles. Mais en cas d’excès, le foie peut considérablement souffrir. Or, bien trop d’utilisateurs ne connaissent pas les limites à ne pas dépasser.
On trouve du paracétamol dans de nombreux médicaments, parfois seul ou combiné avec une autre molécule, sous des marques aussi connues que Dafalgan, Perdolan, Panadol, Algostase, Zaldiar, Tramadol, Sinutab ou Doliprane (France).
Cet antalgique (douleur) et antipyrétique (fièvre) est indiqué dans le traitement des symptômes d’intensité faible à modérée, et l’un de ses gros avantages porte sur le fait qu’il présente moins de risques d’effets indésirables que d’autres analgésiques (pensons aux anti-inflammatoires non stéroïdiens - Ains - comme l’aspirine ou l’ibuprofène, ou évidemment aux opioïdes, comme la codéine ou le fentanyl). D’ailleurs, le paracétamol peut être prescrit aux enfants, aux femmes enceintes et aux personnes âgées.
Cette image d’innocuité pose un problème en ce sens que beaucoup d’utilisateurs ignorent que le paracétamol reste un médicament, et comme tous les médicaments, son usage présente des risques, singulièrement en cas d’utilisation à des doses trop élevées.
• Chez l’adulte, il ne faut pas dépasser 3 g par jour (4 g en cas de douleurs résistantes), avec des prises uniques de 500 mg à 1000 mg, espacées d’au moins quatre heures.
• Chez l’enfant, le seuil est de 10 à 15 mg par kilo de poids corporel, maximum quatre fois par jour, et en respectant ici aussi un intervalle de quatre heures entre les prises.
Le traitement doit être d’une durée la plus courte possible, et quand on prend plusieurs médicaments, il ne faut jamais oublier que des marques différentes peuvent contenir du paracétamol (lisez attentivement la notice ou informez-vous auprès de votre médecin ou de votre pharmacien).
Ces recommandations sont très importantes pour limiter le risque toxique pour le foie (hépato-toxicité). Lorsque la dose de paracétamol est trop importante, le foie ne parvient plus à éliminer une molécule toxique produite lors de la métabolisation du médicament, et cette accumulation risque de provoquer des dommages gravissimes, voire la mort.
Une enquête réalisée par l’Observatoire français des médicaments antalgiques (OFMA) et l’Institut Analgesia montre que ces dangers sont encore largement méconnus, ou fortement négligés. Et ce qui vaut pour la France s’applique certainement à d’autres pays, dont la Belgique. Ainsi, à peine la moitié (54%) des personnes interrogées connaît le risque d’hépato-toxicité du paracétamol en cas de surdosage, alors que 10% affirment qu’il n’y a aucun danger à dépasser la dose autorisée, et parmi celles-ci, une majorité considère que cette dose ne doit pas être respectée tant que la douleur persiste. On ajoutera qu’une proportion importante des répondants ignore qu’une grande variété de médicaments contiennent du paracétamol. Or, beaucoup étant en vente libre (sans ordonnance), le risque de surdosage accidentel est accru si le patient décide de combiner les prises.
En cas de doute ou de suspicion de surdosage, il est extrêmement important de s’adresser sans tarder à un médecin. Certains symptômes peuvent apparaître : nausées, vomissements, perte d’appétit, douleurs abdominales…, mais il ne faut pas attendre qu’ils se manifestent. Prudence, donc.
news Chaque année, quelque 5200 tonnes de micrométéorites, des poussières de comètes et d’astéroïdes, tombent sur notre planète. Que se passe-t-il et comment les scientifiques ont-ils calculé cela ?
Des micrométéorites tombent depuis toujours sur la Terre. Les poussières interplanétaires provenant de comètes et d’astéroïdes forment des particules de quelques dixièmes à quelques centièmes de millimètres. Ces poussières traversent notre atmosphère en donnant naissance aux étoiles filantes.
Pour collecter et analyser ces micrométéorites, plusieurs expéditions françaises, coordonnées par le CNRS, ont été organisées ces dernières décennies à proximité de la station franco-italienne Concordia (Dôme C), située à 1100 kilomètres des côtes de Terre Adélie, au cœur de l’Antarctique. C’est un lieu idéal de collecte en raison de la faible accumulation de neige et de l’absence quasiment totale de poussières terrestres.
Ces différentes expéditions ont permis de recueillir suffisamment de particules extraterrestres, de taille comprise entre 20 et 200 micromètres, pour mesurer leur flux annuel, c’est-à-dire la masse accrétée (agglomérée) par m² et par année. En ramenant ces résultats à l’ensemble de notre planète, le flux annuel total de micrométéorites représente 5200 tonnes. Il s’agit du principal apport de matière extraterrestre sur notre planète, loin devant des objets plus grands comme les météorites, dont le flux est inférieur à une dizaine de tonnes par an.
La comparaison du flux de micrométéorites avec les prévisions théoriques confirme que l’essentiel d’entre elles (80%) provient de comètes, et le reste d’astéroïdes. Les spécialistes indiquent qu’il s’agit d’autant d’informations précieuses pour mieux comprendre le rôle joué par ces poussières interplanétaires dans l’apport en eau et en molécules carbonées sur la jeune Terre, avec en perspective l'apparition de la vie.
Micrographie électronique d'une micrométéorite Concordia extraite des neiges antarctiques à Dôme C. (Cécile Engrand / Jean Duprat / CNRS)
Le récent arrimage de la capsule Crew Dragon de SpaceX à la Station spatiale internationale vient rappeler que, dans l’espace, nos rapports à l’inertie et à la gravité sont très différents. Les physiciens Wiebke Drenckhan et Jean Farago expliquent pourquoi.