news Le paracétamol est le médicament en vente libre le plus consommé en Belgique et en France. Aux doses recommandées, les risques d’effets indésirables sont faibles. Mais en cas d’excès, le foie peut considérablement souffrir. Or, bien trop d’utilisateurs ne connaissent pas les limites à ne pas dépasser.
On trouve du paracétamol dans de nombreux médicaments, parfois seul ou combiné avec une autre molécule, sous des marques aussi connues que Dafalgan, Perdolan, Panadol, Algostase, Zaldiar, Tramadol, Sinutab ou Doliprane (France).
Cet antalgique (douleur) et antipyrétique (fièvre) est indiqué dans le traitement des symptômes d’intensité faible à modérée, et l’un de ses gros avantages porte sur le fait qu’il présente moins de risques d’effets indésirables que d’autres analgésiques (pensons aux anti-inflammatoires non stéroïdiens - Ains - comme l’aspirine ou l’ibuprofène, ou évidemment aux opioïdes, comme la codéine ou le fentanyl). D’ailleurs, le paracétamol peut être prescrit aux enfants, aux femmes enceintes et aux personnes âgées.
Quelle quantité de paracétamol ?
Cette image d’innocuité pose un problème en ce sens que beaucoup d’utilisateurs ignorent que le paracétamol reste un médicament, et comme tous les médicaments, son usage présente des risques, singulièrement en cas d’utilisation à des doses trop élevées.
• Chez l’adulte, il ne faut pas dépasser 3 g par jour (4 g en cas de douleurs résistantes), avec des prises uniques de 500 mg à 1000 mg, espacées d’au moins quatre heures.
• Chez l’enfant, le seuil est de 10 à 15 mg par kilo de poids corporel, maximum quatre fois par jour, et en respectant ici aussi un intervalle de quatre heures entre les prises.
Le traitement doit être d’une durée la plus courte possible, et quand on prend plusieurs médicaments, il ne faut jamais oublier que des marques différentes peuvent contenir du paracétamol (lisez attentivement la notice ou informez-vous auprès de votre médecin ou de votre pharmacien).
Ces recommandations sont très importantes pour limiter le risque toxique pour le foie (hépato-toxicité). Lorsque la dose de paracétamol est trop importante, le foie ne parvient plus à éliminer une molécule toxique produite lors de la métabolisation du médicament, et cette accumulation risque de provoquer des dommages gravissimes, voire la mort.
Le risque de surdosage accidentel
Une enquête réalisée par l’Observatoire français des médicaments antalgiques (OFMA) et l’Institut Analgesia montre que ces dangers sont encore largement méconnus, ou fortement négligés. Et ce qui vaut pour la France s’applique certainement à d’autres pays, dont la Belgique. Ainsi, à peine la moitié (54%) des personnes interrogées connaît le risque d’hépato-toxicité du paracétamol en cas de surdosage, alors que 10% affirment qu’il n’y a aucun danger à dépasser la dose autorisée, et parmi celles-ci, une majorité considère que cette dose ne doit pas être respectée tant que la douleur persiste. On ajoutera qu’une proportion importante des répondants ignore qu’une grande variété de médicaments contiennent du paracétamol. Or, beaucoup étant en vente libre (sans ordonnance), le risque de surdosage accidentel est accru si le patient décide de combiner les prises.
En cas de doute ou de suspicion de surdosage, il est extrêmement important de s’adresser sans tarder à un médecin. Certains symptômes peuvent apparaître : nausées, vomissements, perte d’appétit, douleurs abdominales…, mais il ne faut pas attendre qu’ils se manifestent. Prudence, donc.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire