mercredi 29 septembre 2021
Etonnant et inquiétant : les truites deviennent accros à nos drogues
news Il s’agit d’un phénomène très surprenant : en raison du rejet dans l’eau de résidus de drogues consommées par les humains, les animaux peuvent développer une dépendance à ces substances. Il en va ainsi des truites.
« La consommation de drogues illicites joue un rôle inattendu dans la contamination des écosystèmes aquatiques où sont déversées des eaux usées », indique cette équipe tchèque (Université des sciences de la vie). Les chercheurs ont réalisé une expérience aux résultats particulièrement instructifs, qui démontrent que les résidus de métamphétamine causent une altération du comportement et une addiction chez la truite commune européenne (Salmo trutta), qui évolue dans les rivières et les étangs.
Dans les urines et les selles
Un mot d’abord sur la métamphétamine, également appelée « crystal meth » ou « ice ». Il s’agit de l’un des psychostimulants les plus puissants, qui représente un problème majeur de santé publique dans un nombre croissant de pays. Très proche de l’amphétamine, présentée sous une forme solide cristalline (qui rappelle du verre pilé ou de la glace), elle est généralement fumée dans une pipe. Extrêmement addictive, les effets recherchés sont l’euphorie, l’augmentation de la vigilance, une plus grande assurance, un renforcement de la libido, ainsi encore qu’une dissipation des inhibitions et une baisse de la fatigue. Un classement récent, établi par des chercheurs australiens, la situe dans le top 3 des drogues les plus dangereuses.
Comment se retrouve-t-elle dans nos eaux usées ? Parce que l’organisme la métabolise, c’est-à-dire qu’il en transforme une partie en métabolites : ces métabolites, ainsi que des molécules actives si la métabolisation n’est pas complète, vont être éliminés dans les urines et dans les selles, qui se retrouvent dans les eaux usées. Les stations d’épuration ne sont pas en mesure de filtrer ces particules, qui sont alors rejetées dans les rivières.
Une addiction chez les poissons
L’expérience des chercheurs tchèques a consisté à placer des truites dans un bassin rempli d’eau contenant les mêmes concentrations de métamphétamine que celles relevées dans les cours d’eau. Les observations ont duré deux mois. Ce qu’on constate est pour le moins saisissant. Ainsi, le comportement des poissons change au contact des résidus de drogue, en particulier dans leurs déplacements. On note aussi qu’après avoir été replongées dans une eau « pure », les truites manifestent des signes de syndrome de sevrage, et quand on leur en offre la possibilité, elles quittent cet espace d’eau saine pour rejoindre la partie du bassin contenant les résidus de métamphétamine. Des résidus que l’on retrouve dans les tissus cérébraux des poissons sous forme de métabolites.
Les spécialistes expliquent en substance : « Nos données suggèrent que l’émission de drogues illicites dans l’eau des écosystèmes provoque une addiction chez les poissons et modifie leur comportement, en particulier leurs préférences en termes d’habitat. Les conséquences à l’échelle individuelle et collective doivent être étudiées avec attention, étant donné les répercussions possibles sur la survie et la reproduction ».
samedi 25 septembre 2021
mercredi 22 septembre 2021
lundi 20 septembre 2021
dimanche 19 septembre 2021
jeudi 16 septembre 2021
Pourquoi les seniors consomment-ils du cannabis ?
news Les réalités de la consommation de cannabis par les seniors et les personnes âgées sont relativement mal connues. Pourquoi y recourent-ils ? Sous quelles formes ?
L’usage du cannabis répond à une approche récréative, mais il peut aussi renvoyer à des fins médicales, pour soulager une série de symptômes. Cette utilisation « thérapeutique » gagne en popularité dans toutes les tranches d’âge, et en particulier chez les plus âgés. Une équipe américaine (université de Californie) a conduit l’enquête dans deux Etats américains, la Californie et New York, où le cannabis est légalisé (pour les plus de 21 ans), que ce soit à des fins récréatives ou médicales.
La douleur, le premier symptôme
Les chercheurs ont interrogé un panel représentatif des seniors et des personnes âgées, et il s’avère d’abord que 15% ont eu recours au moins une fois à du cannabis au cours des trois dernières années : pour un peu plus de la moitié d’entre eux (53%), la consommation a été régulière (quotidienne ou hebdomadaire). Ceci étant, pour beaucoup, la première prise de cannabis a été tardive (au-delà de 61 ans), et dans la majorité des cas (78%), elle était alors strictement destinée à faire face à un problème médical.
Quels soucis de santé ? Il s’agissait de soulager des plaintes comme la douleur (notamment liée à l’arthrose) pour 73% d’entre eux, l’insomnie et les troubles du sommeil (29%), l’anxiété (24%) ou encore la dépression (17%). Ceci rejoint les résultats obtenus lors de bien d’autres études. Les trois quarts des utilisateurs se disent plutôt ou très satisfaits, et ils ne mentionnent que peu d’effets indésirables.
La famille toujours prévenue
Dans la moitié des cas, le cannabis (surtout type CBD - cannabidiol) a été obtenu dans un dispensaire, à répartition équivalente sous forme séchée, en lotion ou en teinture. Il est intéressant d’ajouter que les usagers âgés ne s’en cachent pas vis-à-vis de la famille (quasiment toujours prévenue), alors que c’est bien moins le cas concernant les professionnels de la santé en charge des patients, puisqu’un peu moins de la moitié ont été informés.
Le Dr Philippe Tellier (Journal international de médecine) commente en substance : « Après l’âge de 60 ans, la consommation de cannabis répond le plus souvent à un besoin médical qui ne trouve pas forcément de solution adéquate dans le cadre des prescriptions courantes. Douleurs, troubles du sommeil, anxiété ou dépression sont autant de problèmes qui incitent à une initiative personnelle, au demeurant encouragée par un effet de mode et les procédures de dépénalisation ».