Un impact sur la santé ?
Parmi les nombreuses controverses autour des éoliennes, l'une d'entre elles a trait à l'aspect sanitaire, sur le plan visuel et auditif.
En ce qui concerne le premier aspect, ce sont les effets stroboscopiques des pales qui sont pointés du doigt. S'il reconnaît que «la majeure partie des gens ne les ressent pas», Bruno Ladsous confie que certaines personnes habitant à côté des aérogénérateurs n'ont, à un moment donné, plus pu sortir de chez elles tant elles étaient gênées. «Le soleil se reflète sur les hélices et provoque des troubles de la vision liés au mouvement de l'ombre des pales en rotation», explique-t-il.
La question des infrasons
En matière sonore, au-delà du bruit en lui-même, c'est la question des infrasons qui figure au cœur des débats. Là encore, bien que la majeure partie de la population soit insensible à ces ondes sonores de basse fréquence, certaines personnes peuvent l'être tout particulièrement et souffrir, selon Bruno Ladsous, de «migraines, céphalées, nausées, stress, vertiges et insomnies». «Une grande nervosité a également été remarquée chez les bêtes présentes dans les élevages situés à proximité des fermes éoliennes car ces infrasons ressemblent à ceux qui sont annonciateurs de tremblements de terre», souligne-t-il.
Dans un rapport au sujet du retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l'homme, publié en 2006, l'académie nationale de médecine estimait «souhaitable que pour chaque site envisagé, des simulations sonores artificielles, et leur enregistrement au niveau des habitations concernées, soient effectués préalablement à toute construction». Jugeant que «tous les bruits audibles, lorsqu'ils sont très intenses, peuvent entraîner plus ou moins vite des troubles fonctionnels, puis des lésions de l'oreille bien connues», les scientifiques avaient rappelé que «de telles intensités ne se rencontrent qu'à quelques mètres d'une éolienne en fonctionnement, auprès de laquelle aucun sujet n'habite ni ne travaille en permanence».
Le bruit, «vrai risque» pour l'académie de médecine
Classant les effets stroboscopiques au rang de «risque hypothétique», les professionnels de la santé à l'origine du texte avaient, en revanche, placé le bruit parmi les «vrais risques», analysant qu'il «peut avoir un impact réel, et jusqu'ici méconnu, sur la santé de l'homme», et publié les recommandations suivantes à l'attention des pouvoirs publics : une suspension «à titre conservatoire de la construction des éoliennes d'une puissance supérieure à 2,5 MW situées à moins de 1 500 mètres des habitations» et une modification de l'article 98 de la loi du 2 juillet 2003 afin que «les éoliennes, dès qu'elles dépassent une certaine puissance, soient considérées comme des installations industrielles, et que leur implantation soit désormais soumise à une réglementation spécifique tenant compte des nuisances sonores très particulières qu'elles induisent».
La Dépêche du Midi
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