NEWS Pendant une conversation, notre cerveau réagit très rapidement à ce qui se dit et anticipe en permanence ce que nous allons dire : un mécanisme complexe qui se développe tôt dans l’existence.
Selon un schéma classique, lorsque nous discutons entre amis, en famille, entre collègues, nous prenons la parole à tour de rôle. Des chercheurs européens (projet Interact) se sont intéressés aux écarts de temps entre les interventions successives, afin de mieux comprendre, expliquent-ils, « les fondements interactionnels du langage ». Grâce à leurs travaux, ils ont ainsi découvert que ces bases apparaissent très tôt dans le développement, sont indépendantes de la langue, et communes à toutes les cultures.
Les spécialistes ont par exemple établi que lors d’une conversation informelle, l’intervalle entre les prises de parole ne dure (en moyenne) que 200 millisecondes, et souvent moins. Or, il faut 600 millisecondes pour se préparer à prononcer ne serait-ce qu’un seul mot et 1.500 pour concevoir une phrase simple. Comme l’explique l’un des auteurs, « cela signifie que nous jouons la montre en prédisant comment l’interlocuteur actuel conclura son tour et nous commençons à produire nos propres mots dès que nous avons assez d’informations pour le faire. Dans le même temps, même si nous nous préparons à parler, nous devons cependant rester à l’écoute, afin de vérifier notre prévision et intervenir au moment opportun. Ce mode de fonctionnement multitâche est très exigeant sur le plan cognitif ».
Selon un schéma classique, lorsque nous discutons entre amis, en famille, entre collègues, nous prenons la parole à tour de rôle. Des chercheurs européens (projet Interact) se sont intéressés aux écarts de temps entre les interventions successives, afin de mieux comprendre, expliquent-ils, « les fondements interactionnels du langage ». Grâce à leurs travaux, ils ont ainsi découvert que ces bases apparaissent très tôt dans le développement, sont indépendantes de la langue, et communes à toutes les cultures.
Les spécialistes ont par exemple établi que lors d’une conversation informelle, l’intervalle entre les prises de parole ne dure (en moyenne) que 200 millisecondes, et souvent moins. Or, il faut 600 millisecondes pour se préparer à prononcer ne serait-ce qu’un seul mot et 1.500 pour concevoir une phrase simple. Comme l’explique l’un des auteurs, « cela signifie que nous jouons la montre en prédisant comment l’interlocuteur actuel conclura son tour et nous commençons à produire nos propres mots dès que nous avons assez d’informations pour le faire. Dans le même temps, même si nous nous préparons à parler, nous devons cependant rester à l’écoute, afin de vérifier notre prévision et intervenir au moment opportun. Ce mode de fonctionnement multitâche est très exigeant sur le plan cognitif ».
Dès les origines du langage
Autrement dit, le cerveau est fortement sollicité (attention, raisonnement, langage…), et en permanence. Les nourrissons en phase pré-linguistique répondent relativement vite, avec des vocalisations simples. Mais lorsque l'enfant commence à apprendre à parler, le temps de réponse s’allonge (trois à quatre fois celui des adultes), et ne raccourcit que plus tard dans l’enfance : c’est le délai d’apprentissage pour identifier quand le moment de prendre la parole est venu.
Le timing des tours de parole est plus ou moins constant à travers les langues et les cultures, et il est similaire pour la langue des signes, mais aussi chez les grands singes.« Ceci suggère qu’il peut s’agir d’une plateforme mise en place dès les origines du langage ». Ces travaux contribuent à mieux comprendre le système d’interactivité de la parole humaine, alors qu’ils devraient servir dans le cadre de la recherche médicale, et ils présenteraient un caractère « essentiel » pour améliorer l’interaction homme - machine.
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