jeudi 21 novembre 2019

A quoi ressemblait notre ancêtre commun ?


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NEWS Notre espèce, Homo sapiens, est apparue en Afrique voici environ 300.000 ans. Mais où exactement, et comment ? Et à quoi ressemblait l’ancêtre commun de l’homme moderne ?

Les fossiles africains de moins de 500.000 ans connus à ce jour étant peu nombreux, il manque des pièces au puzzle de notre espèce. Une équipe franco-britannique (CNRS / Musée national d’Histoire naturelle et université de Cambridge) a voulu augmenter le nombre de fossiles disponibles en créant des « fossiles virtuels ».

Pour cela, les chercheurs ont mesuré sous toutes les coutures 263 crânes fossiles et modernes d’hominines (Hominina), correspondant à 29 populations, de manière à pouvoir les modéliser en trois dimensions. Ils montrent ainsi qu’il existe une correspondance forte entre les formes crâniennes moyennes de chacune des 29 populations, et la position de celles-ci dans un arbre de parenté basé sur des données essentiellement génétiques.

Des traits plutôt modernes


Cette bonne correspondance a permis de calculer la forme crânienne probable du dernier ancêtre commun à tous les Homo sapiens. Les traits de ce fossile virtuel, dont l’âge théorique serait de 300.000 ans, apparaissent relativement modernes. Avec la boîte crânienne arrondie, le front assez haut, des bourrelets sous-orbitaires peu marqués et une face peu projetée vers l’avant, sa morphologie est proche de certains fossiles datés de seulement 100.000 ans.

Les spécialistes ont comparé leur fossile virtuel à cinq de ses contemporains bien réels, des crânes d’Homo africans fossiles, âgés de 130.000 à 350.000 ans, et parfois considérés comme faisant partie de nos ancêtres. Cette analyse suggère que notre espèce serait née de l’hybridation des populations du sud et de l’est de l’Afrique. Des populations nord-africaines se seraient mélangées aux Néandertaliens à la suite de migrations vers l’Europe, contribuant de manière moindre à notre espèce.

Cette étude éclaire aussi l’histoire de notre espèce hors d’Afrique. Elle soutient l’hypothèse, établie par d’autres chercheurs sur base d’analyses génétiques, selon laquelle une première sortie d’Afrique n’a laissé de traces qu’en Océanie, puis une deuxième aurait permis à Homo sapiens de peupler successivement l’Europe, l’Asie et enfin l’Amérique.
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Source: Nature Communications (www.nature.com/ncomms
publié le : 21/11/2019 , mis à jour le 20/11/2019

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