news L’arrêt de l’activité cardiaque a longtemps été considéré comme l’indication ultime du décès. C’est encore le cas dans certains pays, alors que dans bien d’autres la référence renvoie à la mort cérébrale. En tout cas, il s’avère que le cœur peut recommencer à réagir plusieurs minutes après le décès.
Les témoignages de « résurrection » après un arrêt cardiaque prolongé ne sont pas exceptionnels. Il en va ainsi en particulier suite à l’intervention d’une équipe de réanimation. Ici, le contexte est différent. Une équipe canadienne, regroupant des spécialistes émanant de plusieurs universités et institutions, a évalué la reprise de l’activité électrique cardiaque et du pouls chez des adultes décédés après l’arrêt des mesures « artificielles » de maintien des fonctions vitales (l’assistance respiratoire, notamment).
Les recherches ont concerné quelque 600 patients répartis dans une vingtaine d’unités de soins intensifs (trois pays : Canada, Pays-Bas et Tchéquie). Un éventuel « « redémarrage » cardiaque après une phase sans pouls a été constaté en temps réel par un médecin placé au chevet de la personne, ainsi qu’ultérieurement sur base de l’électrocardiogramme (ECG) et des enregistrements des fluctuations de la pression artérielle.
Après 4 minutes et 20 secondes
Le résultat est assez étonnant. Ainsi, le médecin présent a constaté une reprise transitoire de l’activité cardiaque ou des mouvements respiratoires (ou les deux) chez 5 patients (1% du total). L’analyse des données de l’ECG et de la pression artérielle indique des reprises de l’activité cardiaque chez 67 patients (14%), y compris les cinq constatées par le médecin. La plus longue période séparant l’absence de pouls et la reprise de l’activité cardiaque a été de 4 minutes et 20 secondes. On ajoutera, et c’est essentiel évidemment, qu’aucun patient n’a repris conscience ou a survécu. Pas de « résurrection », donc.
Le Dr Bernard-Alex Gaüzière (Journal international de médecine) ajoute : « Cependant, la reprise transitoire du pouls a bien eu lieu, ce qui laisse supposer que les processus physiologiques de survenue de la mort physique après l’arrêt des mesures de maintien de la vie peuvent inclure occasionnellement des périodes de reprise de l’activité électrique cardiaque et de l’activité artérielle pulsatile. Ceci confirme également qu’une activité électrique cardiaque peut se poursuivre en l’absence d’une activité cardiaque pulsatile et qu’il faut attendre l’arrêt de l’activité ECG pour déterminer la mort circulatoire ».
Voir aussi l'article : Mort imminente : le sursaut du cerveau
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