news Les produits ménagers et toute une série de matériaux utilisés au quotidien dans la maison dégagent des substances qui semblent perturber la composition du microbiote intestinal.
Ces substances, ce sont les composés organiques semi-volatils (COSV), dont les plus connus sont sans doute les phtalates. Ces composés sont émis dans l’environnement intérieur et captés par les surfaces, les particules en suspension et les poussières déposées, et ils sont particulièrement difficiles à éliminer par simple aération. Leur persistance est donc tenace.
Les enfants à risque
Les sources ? Elles sont nombreuses dans notre vie quotidienne : produits d’entretien (dont les détergents), peintures, revêtements de sols et de murs, matériel électronique, textiles, câbles électriques, rideaux de douche, cosmétiques… Les COSV sont suspectés d’effets néfastes sur les systèmes nerveux et immunitaire, et certains sont identifiés comme des perturbateurs endocriniens.
Plusieurs études internationales ont mis en évidence leur forte présence dans les logements, que ce soit au sol ou dans l’air ambiant. Les enfants y sont particulièrement exposés, notamment parce qu’ils se déplacent davantage à hauteur de sol et qu’ils portent les mains et les objets à la bouche (ingestion de particules et de poussières contaminées), mais aussi en raison d’une sensibilité spécifique (par inhalation et par absorption par la peau).
Des bactéries nettoyeuses
Une équipe américaine (Washington State University) s’est interrogée sur l’association entre l’exposition à ces COSV et le microbiote intestinal, en particulier les bactéries présentes dans l’intestin. Pour cela, les chercheurs ont procédé à des analyses de sang, d’urine et de matière fécale prélevés sur des jeunes enfants. Le résultat ne laisse planer aucun doute : plus l’enfant présente des taux élevés de COSV, plus le microbiote intestinal est altéré, en termes de quantité et de diversité bactérienne. Ils observent alors aussi des concentrations plus importantes de bactéries dont le rôle consiste à « nettoyer » les intestins en présence de traces de produits chimiques.
Les chercheurs parlent d’une « pression sélective ». Etant donné que ces COSV sont partout, il est difficile d’envisager de les éliminer radicalement. Les spécialistes estiment que leurs travaux pourraient d’abord permettre de développer des méthodes d’identification des enfants (et des adultes) particulièrement affectés, sachant l’influence du microbiote intestinal sur de nombreuses fonctions de l’organisme. Ensuite, comment corriger la situation ? Une piste : l’administration de probiotiques, qui contribueraient à rétablir un certain équilibre intestinal.
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