http://www.lemonde.fr/vie-en-ligne/article/2015/04/29/l-allemagne-aurait-espionne-des-officiels-francais-et-europeens-pour-le-compte-de-la-nsa_4625388_4409015.html
A la Cité de la vigne et du vin, près de Narbonne (Aude), 40 chercheurs, ingénieurs et professionnels de la viticulture jouent de la langue. Ils dégustent un vin expérimental. « Ce blanc a été produit avec un cépage développé par l’Institut national de la recherche agronomique [INRA] », explique Jean-Louis Escudier, ingénieur de recherche à l’unité expérimentale INRA de Pech-Rouge (Aude). Il n’a pas de nom, juste un numéro. Sa robe est d’un jaune clair, presque translucide. Son parfum est délicat et son goût fruité. « Muscaté n’est-ce pas ? demande Jean-Louis Escudier. Et faiblement alcoolisé : il ne dépasse pas les 10 ° à 11 ° d’alcool. C’est très intéressant dans le contexte du changement climatique. »
Pour comprendre cette remarque, il faut savoir que depuis vingt ans le titre alcoolique des vins augmente. « Selon les régions, ils ont pris entre 1,5 ° et 2 ° d’alcool, assure Laurent Torregrosa, généticien et professeur à SupAgro de Montpellier. Cette tendance s’explique par une modification des pratiques viticoles et par le climat.»
Car avec l’augmentation des températures, les raisins arrivent à maturité plus tôt et produisent de plus en plus de sucres, lesquels sont transformés par les levures en alcool. D’où l’élévation observée. En Languedoc-Roussillon, l’effet est particulièrement visible puisque le titre alcoolique des vins flirte désormais avec les 14 °.
« Vitiviniculture durable »
Une tendance, qui d’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ne devrait pas...