Pour fêter les 25 ans d’Hubble, la Nasa et l’Esa nous offrent un merveilleux feu d’artifice céleste, comme le télescope spatial en a le secret. Ce tableau inédit nous dépeint dans le visible et le proche infrarouge la nébuleuse Gum 29 et l’essaim Westerlund 2, lequel compte parmi ses 3.000 étoiles quelques-unes des plus chaudes et des plus turbulentes de la Galaxie.
Le 25/04/2015 à 13:37 - Par
Dans la nébuleuse Gum 29 qui se profile devant l’essaim de jeunes étoiles Westerlund 2, se dressent des piliers de gaz hérissés, tous érodés par les vents violents des astres les plus massifs. Ce merveilleux tableau composite mélange des images prises dans le visible et le proche infrarouge avec les caméras ACS et WFC3 du télescope spatial qui fête, le 24 avril, ses 25 ans dans l’espace. © Nasa, Esa, the Hubble Heritage Team (STScI/AURA), A. Nota (ESA/STScI), the Westerlund 2 Science Team
Comme l’a déclaré l’astronaute et directeur adjoint du bureau des missions scientifiques de laNasa, John Grunsfeld, à l’occasion du 25e anniversaire du lancement du célèbre télescope spatial : « Hubble a complètement transformé notre vision de l’Univers ». En effet, depuis un quart de siècle déjà — après avoir surmonté des difficultés à ses débuts —, ce télescope de 2,4 m de diamètre nommé en l’honneur du grand cosmologiste Edwin Hubble, n’a eu de cesse de repousser les limites et de nous inviter dans l’intimité d’une multitude d’objets célestes, d’ordinaire indiscernables, qu’ils soient dans notre Galaxie ou aux confins du cosmos.
Pour récompenser la fidélité du grand public depuis ses premières observations, la Nasa et l’Esalivrent, comme il se doit, un feu d’artifice inédit et haut en couleur, que l’on peut qualifier de céleste. L’œil aiguisé du télescope spatial nous emmène pour l’occasion à 20.000 années-lumière de la Terre, à la découverte de l’essaim d’étoiles Westerlund 2 au sein de la nébuleuse Gum 29.
L’amas Westerlund 2 regroupe environ 3.000 étoiles âgées en moyenne de seulement 2 millions d’années. En haut à droite et en bas, gros plans sur quelques piliers de gaz de cette région, située à 20.000 années-lumière de nous et où bourgeonnent d’autres étoiles. © Nasa, Esa, the Hubble Heritage Team (STScI/AURA), A. Nota (ESA/STScI), the Westerlund 2 Science Team
Un paysage mouvementé
Les quelque 3.000 étoiles qui composent cet ensemble, découvert dans les années 1960 par le Suédois Bengt Westerlund, étendu sur 6 à 13 années-lumière, sont ici révélées dans le procheinfrarouge et le visible par la caméra grand champ WFC3 (Wide Field Camera 3). L’âge moyen de toutes ces étoiles, qui comptent parmi les plus chaudes et massives de la Voie lactée, est de deux millions d’années seulement.
De doux et gentils bébés serait-on tenter de dire (deux millions d’années, c’est très jeune pour une étoile en comparaison avec notre Soleil âgé de 4,6 milliards d’années) ; en réalité, il s’agit plutôt d’astres vigoureux et turbulents qui affectent profondément leur environnement. En témoignent les paysages creusés et modelés par les vents violents d’ultraviolets que certains de ces jeunes monstres stellaires émettent. Sur les crêtes et autres reliefs qui rappellent une image emblématique de la carrière d’Hubble, les « piliers de la création », on découvre des étoiles encore en incubation dans leurs cocons, révélées dans ce tableau composite dans le visible par la caméra ACS (Advanced Camera for Surveys).
Un spectacle à découvrir en haute résolution (fichier de 28,5 Mo à télécharger ici), de long en large, arpent d’une année-lumière après arpent… Hubble n’a pas fini de nous étonner jusqu’à l’arrivée de son successeur, le James Webb Space Telescope (JWST), prévue en 2018.