LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | |Par Yves Sciama
Faut-il ou non fabriquer en laboratoire des microbes à la dangerosité intentionnellement augmentée ? C’est à Hanovre, en Allemagne, pays très sensible aux questions de bioéthique depuis le code de Nuremberg (1947), que les principaux ténors de cette controverse qui agite la biologie depuis trois ans se sont retrouvés, en décembre 2014, le temps d’une conférence. Leur première rencontre depuis la décision du gouvernement américain, le 17 octobre 2014, d’imposer un moratoire à ces travaux.
« Cette décision ouvre un contexte totalement nouveau, a souligné Harvey Fineberg, ancien président de l’Institut de médecine des Etats-Unis, puisque désormais la charge de la preuve est du côté des partisans de ces expériences, qui doivent en démontrer le bien-fondé. » Une importante période de débat va s’ouvrir outre-Atlantique, débat dont, par le hasard d’un calendrier fixé depuis longtemps, la réunion de Hanovre faisait figure de précurseur.
Partisans de ces travaux et opposants ont donc pu tester leurs arguments. Les premiers ont commencé par plaider que ces virus aviaires mutants, qu’ils ont rendus transmissibles par voie aérienne chez le furet, sont peu dangereux pour l’homme. « Vous n’avez de raison d’en avoir peur que si vous êtes un poulet », a lancé Peter Palese, du Mont Sinai Hospital, à New York, membre de l’Académie américaine des sciences. Ron Fouchier, de l’université Erasmus de Rotterdam, a renchéri : à son avis, si le virus qu’il a fabriqué était lâché dans le métro de Hanovre, il ne se passerait rien (ledit virus est, bien ...
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