Pour bien dormir, il vaut mieux auparavant lire un livre imprimé qu'un roman téléchargé sur sa tablette, indique une étude américaine. La lumière bleue perturberait le sommeil...
Le 28/12/2014 à 11:47 - Par
L’Homme passe en moyenne un tiers de sa vie à dormir. Le sommeil est indispensable à la santé et pourrait même limiter le risque de développer la maladie d’Alzheimer. © adwriter, Flickr, cc by nc 2.0
Les chercheurs du Brigham and Women's Hospital de Boston ont comparé les effets biologiques des deux styles de lecture avant de se coucher, dans une étude dont les résultats sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas). Pendant deux semaines, douze participants ont lu pendant quatre heures avant de se coucher, sur des périodes de cinq jours consécutifs, des livres électroniques sur iPad et des livres imprimés. « Ceux qui lisaient un livre électronique mettaient plus de temps à s'endormir, avaient moins sommeil le soir, et leursécrétion de mélatonine (qui conduit au sommeil) était réduite », indique dans un communiqué Anne-Marie Chang, auteure de l'étude et chercheuse en science du sommeil de l'hôpital de Boston.
Egalement, « leur horloge circadienne [horloge biologique interne, NDLR] était repoussée à plus tard et ils étaient moins alertes le lendemain matin que ceux ayant lu un livre imprimé », ajoute-t-elle. Les « rythmes circadiens naturels du corps sont interrompus par la lumière à ondes courtes, la lumière bleue, qui vient de ces outils électroniques », explique-t-elle. Les chercheurs ont remarqué que les lecteurs sur tablettes s'endormaient une heure plus tard que les autres et étaient moins alertes le lendemain matin même après huit heures de sommeil.
Des recherches précédentes avaient montré l'effet de la lumière bleue sur la sécrétion de mélatoninemais n'avaient pas étudié ses effets sur le sommeil lui-même, indiquent les chercheurs. Ils s'inquiètent que l'utilisation de ces outils, notamment chez les enfants et adolescents, jouent un rôle en perpétuant le manque de sommeil, une tendance qui s'aggrave depuis un demi-siècle, disent-ils en appelant à des recherches sur les conséquences à long terme en matière de santé.