Une batterie lithium-ion expérimentale développée par une start-up nord-américaine peut stocker deux fois plus d’énergie que les batteries actuelles qui équipent les voitures électriques. Basée sur un électrolyte solide, cette innovation pourrait permettre de porter l’autonomie au-delà des 300 kilomètres.
Le 26/12/2014 à 15:43 - Par
Au premier plan, le prototype de batterie lithium-ion à électrolyte solide développé par la start-up Seeo. Cette technologie permet de stocker deux fois plus d’énergie qu’une batterie lithium-ion classique, ce qui offrirait une autonomie théorique de plus de 300 kilomètres à une voiture électrique. © Seeo
Récemment, Seeo, une jeune pousse installée à Hayward (Californie, États-Unis), a attiré l’attention après avoir procédé à une levée de fonds de 17 millions de dollars (environ 14 millions d'euros) auprès notamment de Samsung Ventures. Seeo est une spin-off du laboratoire Lawrence Berkeley financée au départ par le département de l’Énergie. Cette entreprise créée en 2007 travaille sur une technologie pour batteries lithium-ion basée sur un électrolyte solide non inflammable fait d’unpolymère à nanostructure.
Baptisé DryLyte, ce composant est décliné en plusieurs types de batteries destinées aux réseaux électriques, aux télécoms (datacenters), aux appareils électroniques et à l’automobile. Selon ses concepteurs, le prototype de batterie lithium-ion qu’ils ont mis au point peut emmagasiner deux fois plus d’énergie que les batteries actuelles que l’on trouve dans les voitures électriques. Résultat, l’autonomie kilométrique des véhicules pourrait dépasser les 200 miles (321 kilomètres). Cette technologie offre une autre alternative. Elle peut aussi servir à diviser par deux la taille par rapport à celle des batteries actuelles tout en conservant la même autonomie, ce qui contribuerait à baisser le prix des voitures électriques d’entrée de gamme.
L’outil de production dont se sert Seeo pour fabriquer son électrolyte solide à base de lithium pur. Selon la start-up, sa batterie peut être fabriquée avec les mêmes outils de production que ceux utilisés pour les batteries lithium-ion conventionnelles. © Seeo
Seulement 100 cycles charges-décharges pour le moment
La version automobile du pack DryLyte offre une densité d’énergie de 350 Wh/kg. Le cœur de cettebatterie repose sur un électrolyte solide fait de lithium pur. Il se compose de deux couches, la première conduit les ions et la seconde, dure, crée une barrière physique entre les électrodes afin d’éviter la formation de dendrites qui peuvent provoquer des courts-circuits. Seeo a trouvé le moyen d’employer un électrolyte solide sans sacrifier la capacité de stockage, mais ne livre pas de détails à ce sujet.
La start-up affirme que ses batteries DryLyte peuvent être fabriquées avec les outils industriels qui servent à produire les batteries lithium-ion. Les premiers exemplaires fonctionnels seront mis à disposition de clients potentiels à partir de l’année prochaine. Mais le tableau n’est pourtant pas encore parfait. Actuellement, les prototypes peuvent supporter jusqu’à 100 cycles charges-décharges alors qu’il faudrait que cette durabilité soit au moins dix fois supérieure. Par ailleurs, les performances et le prix des batteries lithium-ion conventionnelles progressent aussi, ce qui en fait toujours une solution technique susceptible de faire baisser le prix des voitures hybrides et électriques.